La Foi des réprouvés

L'épée de vérité

La Foi des réprouvés

Editions Bragelonne - 732 pages - Illustration par Keith Parkinson

     La Foi des réprouvés, sixième tome de la saga de L'Epée de vérité est paru en 2000 pour les Etats-Unis. Il faudra attendre 2007 pour avoir une traduction française, par Jean-Claude Mallé. A noter qu'une fois de plus, Keith Parkinson réalise une couverture sublime, qui prend tout son sens une fois le livre terminé, je n'en dis pas plus.
     Alors que l'armée de celui-qui-marche-dans-les-rêves ne cesse d'augmenter, Richard est soumis à une vision singulière et inquiétante: pour continuer le combat et avoir une chance de vaincre l'armée de l'Ordre Impérial, la population doit prouver sa valeur et sa détermination au Sourcier. Sans cela, tout est perdu d'avance. Isolé de tous, il espère protéger sa bien-aimée accompagné de Cara. Cependant, l'arrivée de la "Maîtresse de la mort" va tout faire basculer.
Prix: 25€

Samantha

Avis de Samantha: 
     J'avais lu que le sixième tome était un des meilleurs de la série. Je peux donc vous avouer que je n'ai pas été déçue! Ce sixième opus de L'Epée de vérité m'a tenue en haleine du début à la fin. Au début, on se demande ce qui va bien pouvoir se passer de nouveau dans la vie de nos héros favoris. Mais dès que Nicci arrive, le sort qui attend Richard et Kahlan est horrible. Leur séparation (encore une fois) est très longue et atroce, en pleine guerre. Le sortilège jeté par la Soeur de l'Obscurité est cruel, ce qui ne laisse donc aucun autre choix à Richard: la suivre puisque la vie de sa femme en dépend. L'intrigue est donc dès le départ, très bien ficelée et tient bien la route.
     J'ai adoré voyager dans l'Ancien Monde afin d'y découvrir le cœur même de l'Ordre et la misère qui s'y répand. La dictature imposée par Jagang est très paradoxale puisque d'un côté, il prône le partage et le bonheur de tous mais il n'en est rien. Au contraire, tous vivent dans la misère la plus totale tandis qu'un palais gigantesque est en construction pour le futur Empereur. Terry Goodkind manie toujours l'écriture avec brio puisqu'à travers une intrigue fantastique, à travers le destin de personnages, il nous plonge dans un monde qu'il critique implicitement. On prend parti, on juge, nous sommes totalement pris dans le cours de l'histoire. Histoire par ailleurs non sans dénonciation politique ou religieuse, à savoir notamment une forme de communisme extrême guidé par des religieux avares et individuels au plus haut degré.
     Concernant les personnages, je vais commencer avec Nicci puisque pour la première fois, elle fait réellement parti des personnages principaux. C'est un peu mon personnage coup de cœur dans le sens où elle est très ambiguë, ce qui rend sa personnalité déroutante. Nous assistons à sa détresse face à la vie, à son indifférence de vivre ou de mourir. Elle est très paradoxale dans ses propos, son attitude mais malgré sa cruauté, elle apparaît touchante et on la prend en pitié. La découverte progressive de son enfance nous pousse à l'apprécier même si ce qu'elle fait est impardonnable. Pour continuer sur l'impardonnable, j'ai adoré Cara ! Au fur et à mesure des tomes, elle se dévoile. On la découvre pas à pas, lentement. La Mort-Sith, toujours fidèle à elle-même se transforme quand même petit à petit pour ressembler (peut-être dans un prochain tome?) à une personne normale. Elle commence à éprouver des sentiments amoureux mais son devoir passe toujours avant le reste. Par ailleurs, sa protégée, Kahlan, est toujours plus forte et plus brave, comme l'illustre parfaitement la statuette de bois offerte par Richard, Bravoure. Par amour, elle est prête à affronter une armée de soudards entière et c'est ce qui la rend si glorieuse. Enfin, Richard. Que dire à part que son héroïsme est au fil des tomes de plus en plus incroyable! Même pauvre, contre tous, il réussit et se donne surtout les moyens de réussir. Il franchit les épreuves, non sans difficultés, et fait tout pour protéger Kahlan. Face au travail, il ne recule devant rien et nous avons pitié de lui à maintes reprises dans le roman. Son amour pour la Mère Inquisitrice est admirable, il ne vit que pour elle et accepte tout pour le simple fait de savoir qu'elle est encore en vie. Il ne tente donc rien pour nuire à son existence et s'occupe de sa geôlière comme il se doit. Richard est donc un véritable héros qui s'ignore sans doute sur certains points encore mais qui connait la prix de la liberté.
En résumé, je pense que vous avez compris que cette saga ne cesse de m'enchanter. Chaque tome est un pur délice et j'ai hâte de commencer le prochain.

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