Sonya La Rouge

Sonya La Rouge

Couverture par Knack/Néo/Nicollet
Sonya la rouge est une nouvelle de Robert E. Howard, considéré comme l'un des pères fondateurs de l'héroic fantasy (aux côtés de Tolkien). Parue en 1934 sous le titre original The Shadow of The Vulture, la nouvelle n'est arrivée en France qu'en 1985. Bien qu'elle n'apparaisse seulement dans cette unique nouvelle du romancier, son personnage a marqué les esprits et est entré dans la légende grâce à sa reprise en comics sous la plume de Roy Thomas et Barry Windsor-Smith où elle côtoie fréquemment Conan. Édité en 1985 par les Nouvelles Editions Oswald (Néo), le livre regroupe trois nouvelles : Sonya La Rouge, Le Lion de Tiberiade, Les Cavaliers de l'Armaguedon. Le livre fut réédité en 1992 par Fleuve Noir, avec le même traducteur, François Truchaud.
Il n'est aujourd'hui disponible que d'occasion et n'a pas été réédité depuis.

Synospis : Assiégé par Soliman Le Grand, les Viennois résistent aux folles envies de grandeur du Sultan. Parmi eux, Gottfried, cible d'une vengeance, et une femme aux cheveux de feu, jurant comme un homme, répandant la mort de son cimeterre aiguisé. Sonya La Rouge, enivrante, implacable, la diablesse à l'épée. Plongez dans les origines de la légende.
 
Marion

L'avis de Marion :
Sur Sonya La Rouge
    Totale novice en matière de Robert E. Howard, bien qu'au fait de la légende du monsieur, j'avais pas mal d'idées reçues sur son style et suis tombée de haut dès les premières pages.
     Pour une raison que je n'explique pas, je pensais que le style d'écriture de Howard était comme son personnage Conan : haché, sans finesse, brutal, de l'action pour de l'action. S'il y a bien quelque chose sur lequel je ne me suis pas trompée c'est bien l'action. Dans cette nouvelle d'à peine 70 pages, l'action s'enchaîne sans cesse, dans un dynamisme surprenant. Le tour de force de Howard est d'autant plus fort qu'il n'en oublie pas pour autant les descriptions. C'est là toute la finesse de l'auteur, il réussit à allier les deux, un mélange surprenant, détonnant, qui m'a très fortement surprise. Le début de la nouvelle est extrêmement compliquée à lire. J'ai été propulsée dans un univers que je ne connaissais pas, avec des précisions historiques faisant presque croire que cela se passe réellement dans un temps ayant existé. Howard rend crédible son univers alors que tous les autres éléments démontrent bien l'impossibilité de la chose. Il détaille avec une précision rigoureuse certaines choses, comme les rangs de l'armée turque, mais passe rapidement sur d'autres, prouvant qu'il maitrise à merveille le rythme si particulier de la nouvelle. La mise en avant de Sonya La Rouge par le titre français est toutefois très trompeur. Le titre original met l'accent sur le mercenaire qui poursuit Gottfried (le "Vaultur") et fait comprendre que celui-ci est le héros tentant d'échapper à une sombre menace. Sonya n'est en réalité qu'un personnage secondaire qui interpelle le héros et tarde même à apparaitre. Le premier quart de la nouvelle se déroule sans elle, ce qui interpelle quand on pense qu'elle est l’héroïne du fait du titre français. Les deux personnages ne déçoivent pas, ils sont aussi violents et fiers que l'image que l'on prête à Conan, et dévoilent pas mal d'eux-même malgré le format court. Il est d'ailleurs étonnant de voir la quantité de personnages qu'à déployer Howard dans cette nouvelle. 
    En somme, malgré quelques effets prévisibles, Howard m'a surpris grâce à cette nouvelle, me montrant le talent qui a fait sa renommée et me donnant ainsi envie de me plonger un peu plus dans son travail.

Mes avis sur les deux autres nouvelles sont à venir :) 

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